La crise sanitaire a mis en exergue les effets négatifs du centralisme à la française sur lequel les collectivités territoriales alertent nos gouvernements depuis des années. Gestion des masques, des centres de tests, et maintenant de la vaccination ; à chacune de ces étapes les élus locaux n’ont pas été sollicités, ou alors au dernier moment pour pallier des difficultés de mise en œuvre. Et pourtant les élus locaux connaissent très bien le terrain et ils peuvent réagir rapidement… à condition de leur faire confiance. Récemment un tirage au sort a désigné 35 français, qui n’ont rien demandé, et qui doivent faire remonter les peurs, les résistances et les questions éthiques concernant la vaccination afin qu’elle soit une réussite. Ceci alors même qu’il existe déjà de nombreuses instances et comités chargés de conseiller le gouvernement ! C’est le type même d’une fausse bonne idée que certains ont qualifié de « démocratie de la courte-paille ».
La plupart des pays occidentaux reposent sur une démocratie représentative. Celle-ci se complète par une démocratie participative, via des consultations citoyennes qui peuvent prendre plusieurs formes. Mais dès lors qu’un tirage au sort vient désigner une instance supplémentaire qui émet des avis on peut s’interroger, d’une part sur sa légitimité et, surtout, sur ses incidences sur la vie démocratique. Faut-il rappeler qu’il existe des parlementaires, dûment élus par leurs concitoyens et qui les représentent au plan national en ayant également pour mission de contrôler l’action du gouvernement. Si le tirage au sort commence à devenir une référence pour traiter les problèmes il ne faudrait pas s’étonner que cela contribue à ce que les électeurs désertent les bureaux de vote ou se réfugient dans un rôle de procureur au motif d’une confusion vis-à-vis des instances de décision. La démocratie repose sur un postulat : la souveraineté émane du peuple qui confie la gestion de la cité – étymologie du mot « politique » – à des représentants qu’il élit.
Les élus locaux ont la confiance de leurs électeurs, ils méritent tout autant la confiance d’un Etat aujourd’hui trop centralisé.
Les 26 élus de l’Union Pour Viroflay