Deux budgets, deux philosophies

Alors que l’Assemblée nationale débat en cette fin d’année du budget de l’État pour 2026, avec l’incertitude croissante qu’aucun texte ne soit adopté d’ici le 31 décembre, nous savons depuis longtemps à Viroflay combien l’exercice de construction du budget est exigeant pour parvenir à un nécessaire équilibre entre recettes et dépenses de fonctionnement et d’investissements pour répondre pleinement aux besoins des Viroflaysiens.

Avec un budget 2025 de l’État en déficit de près de 139 milliards d’euros et un budget de la ville toujours parfaitement équilibré, ce sont deux conceptions de la responsabilité publique envers les générations futures qui se confrontent. Conformément aux principes de bonne gestion que nous défendons depuis de nombreuses années, nous recourons à l’emprunt uniquement pour financer nos projets d’investissement structurants, comme la rénovation et l’extension du gymnase des Prés-aux-Bois (9 millions d’euros cette année) ou nos engagements dans la rénovation énergétique des bâtiments communaux. Nos dépenses courantes étant intégralement couvertes par nos recettes, notre section de fonctionnement demeure excédentaire, nous permettant de dégager des marges d’investissement chaque année, complétées, le cas échéant, par des emprunts raisonnables.

L’État français, quant à lui, emprunte massivement pour couvrir son déficit de fonctionnement, créant une spirale d’endettement dont l’issue devient de plus en plus incertaine. La dette publique devrait dépasser 3 115 milliards d’euros en 2026, soit plus de 106% du produit intérieur brut national. Pour sortir de cette impasse, il continue à vouloir faire les poches des collectivités, beaucoup mieux gérées que lui.

À Viroflay, nous avons fait le choix de la cohérence entre nos ambitions et nos moyens. Cette approche nous permet de maintenir des équipements publics de qualité et des services performants, tout en conservant une capacité d’autofinancement qui garantit notre autonomie face aux aléas économiques. L’État français ne couvre pas ses dépenses courantes par ses recettes depuis 1974, soit cinquante et une années d’une dérive budgétaire qui pèse lourdement sur notre souveraineté économique. Alors que le débat parlementaire s’enlise et que plane le spectre d’une année 2026 sans budget adopté, cette différence entre gestion locale et nationale n’a jamais été aussi criante.